J'hésite, j'hésite...
"Ça n’intéressera personne!"
Détrompez-vous. Un jour, les enfants ou petits-enfants délaissent leurs consoles et décollent le nez des réseaux sociaux. Ils prennent conscience de l’héritage culturel, géographique, social et spirituel transmis. Qu’ils agissent en adéquation ou en rupture, ils réalisent être le prolongement d'une histoire qui les a précédés et d’une manière ou d’une autre, les a façonnés. Le besoin de racines...
"Mais… je n’ai pas de progéniture!" Laisser une trace de soi n’est réservé ni aux patriarches ni aux matriarches qui règnent sur des clans de trente individus. En outre, il existe l’APA : une association qui « assure la collecte, la conservation et la mise à disposition de textes autobiographiques inédits rédigés par des personnes de tous milieux sociaux ». Contribuer au patrimoine mondial de la mémoire ne manque pas de panache...
"Je suis trop jeune pour cela..."
Tout dépend de ce que vous souhaitez écrire. Relatez comment vous avez créé votre entreprise, la manière dont vous avez vécu en expatriation, au prix de quels rebondissements vous avez mené à bien votre tour du monde, comment vous avez intégré un parcours associatif ou militant. On peut avoir trente, quarante ans, et avoir beaucoup vécu.
"Ce sera trop contraignant!"
Voici l’investissement préconisé de votre côté : réunir (éventuellement) des photos et lister des anecdotes en préparation du premier rendez-vous. Il faut compter trente minutes pour la prise de contact, puis une à deux heures pour les séances de collecte. Leur nombre sera fonction de ce que vous aurez à relater, de votre rapidité d’élocution, de votre propension à céder aux délices des détours et digressions parfois nécessaires. Ensuite, vous serez sollicitée pour les relectures (de huit à dix feuillets A4 en moyenne à chaque livraison). Si un mois de relecture s’avère nécessaire, si momentanément vous n’êtes pas disponible, vous prendrez ce temps ! À vous de définir le tempo… L’important est de mener ce projet avec plaisir et sérénité.
"Je suis trop pudique, j'ai peur de me dévoiler."
Il ne s’agit pas de forcer les confidences intimes ni d’insister aveuglément sur des épisodes délicats. Je ne suis pas thérapeute ! Libre à vous de dévoiler ou taire les épisodes qui remuent un passé douloureux. Quoi qu’il en soit, je suis tenue au secret professionnel. En outre, vous aurez de multiples occasions de relectures, probablement étalées sur plusieurs mois : il sera toujours possible de revenir sur certains passages, voire de les supprimer.
"Mon histoire ne regarde que les miens, je refuse qu'elle soit diffusée."
Faire appel aux services d’une biographe n’implique pas la diffusion en librairie ! La démarche mène jusqu’à l’impression du livre en plusieurs exemplaires, mais sa diffusion se limite au cadre que vous voudrez lui accorder. Vous restez propriétaire de chacun des exemplaires.
Il convient d’ailleurs, en préambule de notre collaboration, de définir votre lectorat : est-il destiné à votre famille exclusivement, à vos contemporains plus largement ou à la postérité uniquement, avec la consigne explicite de ne pas l’ouvrir de votre vivant?
Si, a contrario, vous visez la publication, je me fais fort de vous accompagner dans vos démarches.
"J’ai peur que le livre ne me ressemble pas et que la démarche ait l’air pompeuse..."
Vous craignez de pêcher par manque d’humilité. Ma mission consiste à vous écouter, m'imprégner de vos expériences, de vos émotions. Le récit naît de vos souvenirs… c’est pourquoi le livre en sera le miroir. Je n’emploierai pas de tournures alambiquées si vous vous exprimez très simplement. À moins que vous ne me demandiez expressément d’employer une tonalité littéraire. De la même manière, si vous usez d’un vocabulaire châtié, je me ferai un plaisir de respecter cette hauteur. Le livre DOIT vous ressembler. Vos relectures et corrections successives permettront de reformuler les passages avec lesquels vous ne seriez pas à l’aise. La première « livraison » fait figure de « galop d’essai », lors duquel vous vous assurez que votre personnalité et votre style ne sont pas trahis.
"Mon histoire est un brûlot qui pourrait induire de lourdes conséquences..."
Ne risquons pas les poursuites pour diffamation ! Si votre récit met en exergue les agissements problématiques d’une personne en particulier, la forme romancée demeure une astuce simple et intéressante de contournement. Noms, lieux et métiers sont modifiés pour se prémunir de tout ennui juridique.